La maison des reflets de Camille Brissot

Daniel vit en famille, mais seul son père est vivant, sa mère  et ses grands-parents ont disparu mais restent présents. En effet, son père a inventé un procédé qui permet de garder le "reflet vivant" de défunts, nourris par les souvenirs, photos des proches. Daniel a des amis "virtuels", mais si lui continue à grandir, les reflets restent figés à l'heure de leur disparition. Un jour pourtant, l'adolescent commence à s'interroger : retarder la disparition : est-ce au final bien ou encore plus douloureux ?

Ce roman de science-fiction permet à Camille Brissot de nous offrir un très beau livre sur le deuil, la mort, la souffrance. A quoi est-on prêt pour garder encore un peu l'être cher ? Daniel nous touche, par sa fragilité, perdu entre des fantômes et un père pris par son travail. Un texte original à découvrir sans tarder.

Syros, 2017                                 Public : ados à partir de 14/15 ans   

Strada Zambila de Fanny Chartres

Depuis que ses parents sont partis en France pour travailler, Ilinca se sent triste. La vie à Bucarest est difficile, son amitié avec  Florin l'aide et lui ouvre les yeux sur la vie de son ami, rom, et surtout sur la haine que les roms doivent affronter au quotidien. Pourtant quand ses parents ne reviennent pas pour fêter Noel, elle craque...

En Roumanie, on appelle les cueilleurs de fraises ceux qui partent à l'étranger pour trouver une vie meilleure. La jeune Ilinca va découvrir un secret concernant le voyage de ses parents et se rendre compte que les apparences  sont trompeuses. Un roman doux et triste, souriant avec la petite sœur pleine de vie. Un roman pas anodin qui propose au jeune lecteur un beau regard sur le monde et ses souffrances. 

Ecole des loisirs, Neuf, 2017   Public : à partir de 9/10 ans 

Un paquebot dans les arbres de Valentine Goby

Dans un petit village, la vie de famille de Mathilde éclate quand son père tombe malade : tuberculose. Peu après, sa mère en est victime et ils partent au sanatorium d’Aincourt. Les enfants sont placés dans des familles d'accueil. Nous sommes dans les années 50 et la maladie est un vrai fléau et les gens traités comme des pestiférés.

Une histoire triste et pourtant quelle vie et quelle force de caractère chez Mathilde, l'adolescente se bat pour survivre. Face à l'indifférence des habitants qui ont pourtant à l'époque bien su profiter de la générosité des parents, elle étudie, elle protège son jeune frère, visite ses parents, mais gardera-t-elle sa force ?

Un roman qui m'a beaucoup touché. Valentine Goby nous offre un portrait lumineux de cette famille, en souffrance mais envahie par le bonheur.

Actes sud, 2016        Public : adultes et grands ados

 

 

 

La simplicité des nuages de Julien Aranda

Bastien travaille sans grande motivation. La maladie de sa grand-mère adorée le perturbe. En rangeant des affaires de la vieille dame, il retrouve une correspondance et décide de chercher une amie de sa grand mère. Cela suffira-t-il à donner envie à sa grand mère de continuer à vivre ? 

L'auteur parle avec douceur de la solitude des personnages âgées, du bonheur passé, disparu avec la perte des proches. Comment penser à l'avenir alors que le bonheur semble derrière soi ? Bastien en enquêtant se pose ainsi toutes ces questions et réfléchit aussi à sa propre vie.

Un roman sur le bonheur et comment l'apprécier tout simplement.

Amazon puplishing, 2016   public : adultes

 

Les fils de George de Manu Causse

Mardochée va au lycée comme les autres ados de son âge mais la ressemblance s'arrête là. Chez lui il doit prier, respecter des consignes strictes dictées par la congrégation. A 16 ans, il va suivre une conversion. Mais lorsqu'un des siens tombe malade et que la prière ne le guérit pas, l'adolescent ouvre les yeux sur son monde. Et si on lui mentait? Et si les règles étaient dangereuses ? Est-il manipulé ?

A travers les yeux de cet ado et d'un camarade, un portrait glaçant d'une secte. Encore une fois, Talents hauts osent et Manu Causse traite un sujet tabou avec justesse et force.  

Talents hauts, 2016    Public : à partir de 13/14 ans